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Étude LEONIE : l’observance médiocre des conditions de prise des bisphosphonates oraux (BPO) - 30/11/20

Doi : 10.1016/j.rhum.2020.10.116 
K. Briot 1, , B. Cortet 2, P. Fardellone 3, T. Thomas 4, F. Tremollières 5
1 Rhumatologie, Hôpital Cochin, Paris 
2 Rhumatologie, CHU Lille, Lille 
3 Rhumatologie, CHU Amiens, Amiens 
4 Service de Rhumatologie, CHU Hôpital Nord Saint-Étienne, Saint-Étienne 
5 Service de ménopause, CHU Purpan, Toulouse 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’objectif de l’étude Leonie était d’évaluer l’observance des conditions de prise des BPO dans une population de femmes ostéoporotiques.

Patients et méthodes

Un échantillon national représentatif de 152 pharmacies a été constitué. Leurs équipes ont proposé aux femmes de 60 ans et plus se présentant pour obtenir une délivrance de BPO prescrite depuis au moins 3 mois entre janvier et juin 2020 un questionnaire de 37 questions centrées sur les conditions de prise de ces médicaments, établi par le comité scientifique de l’étude, auxquelles elles ont répondu lors d’entretiens menés grâce à la méthodologie CATI (Computer Assisted Telephone Interview). La présence ou non sur l’ordonnance d’une ou plusieurs des 4 principales conditions de prescription (prise à jeun, au moins 30minutes avant la prise des premiers aliments, en position debout ou assise et avec un grand verre d’eau plate) a également été documentée. 254 patientes ont été interrogées. L’âge moyen était de 68,6±6,46 ans. La durée moyenne du traitement était de 7,6±7,3 ans. Le diagnostic d’ostéoporose a été fait sur la seule mesure d’une DMO basse pour 57 % des femmes ou après la survenue d’une fracture de fragilité pour 43 % d’entre elles. Les prescriptions venaient du Médecin Généraliste dans 63 % des cas et du Rhumatologue dans 31 % des cas. L’alendronate représentait 48 % des prescriptions, le risedronate 43 % et le risedronate gastro-résistant 9 %.

Résultats

84 % des patientes interrogées percevaient positivement leur traitement, jugé indispensable (57 %) et facile à prendre (54 %). La contrainte imposée par la prise médicamenteuse était évoquée spontanément par 26 % des patientes. Dans 41 % des cas, les 4 points cardinaux de prise du traitement étaient mentionnés sur l’ordonnance. Sur l’ensemble des 230 patientes sous BPO à formulation non gastro-résistante, 56 % ne respectaient pas l’ensemble des conditions nécessaires pour une bonne absorption. Parmi elles, 19 % consommaient des aliments avant la prise du traitement et pour celles qui n’en consommaient pas, 14 % ne respectaient pas le délai de 30minutes de jeûne. Au total, les conditions de jeûne n’étaient pas respectées par 30 % des patientes. Par ailleurs, 28 % des patientes prenaient le traitement avec de l’eau minérale (riche en calcium pour plus de 50 %) et 32 % d’entre elles prenaient le traitement avec ou après leurs autres médicaments.

Conclusion

Les résultats de l’étude LEONIE montrent un taux élevé d’observance médiocre des conditions de prise indispensables à la bonne absorption des BPO, avec le risque d’une mauvaise biodisponibilité des médicaments et par conséquent d’une efficacité thérapeutique réduite. Ils suggèrent fortement qu’une sensibilisation des médecins, des pharmaciens et des patients à cette problématique est nécessaire. L’utilisation de formes orales gastro-résistantes peut également être intéressante dans cet objectif d’amélioration de cette observance thérapeutique.

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Vol 87 - N° S1

P. A70 - décembre 2020 Retour au numéro
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  • Persistance à 12 mois des traitements anti-ostéoporotiques dans le cadre d’une filière fracture d’un centre tertiaire
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